par Aubin NGWA ZANG
Il ne se passe plus une seule seconde sans que les médias occidentaux nous balancent des fadaises sur le président zimbabwéen Robert Mugabe. Les médias français, en tête de file, s’en donnent à cœur joie, des conférences sont organisées dans le pays et à travers le monde où le président zimbabwéen est dépeint comme un redoutable « dictateur », un « despote sanguinaire » à l’agonie, un « fou » furieux, un « oppresseur » du peuple ou encore comme un « assassin » des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Pourtant, ce violent sabotage occidental à l’égard du président Robert Mugabe serait probablement passé inaperçu et sans effet si une classe de « soi-disant » intellectuels et surtout de médias africains, incapables d’avoir une perception globale des sources réelles de la situation « transitoire » que vit le Zimbabwe aujourd’hui, ne répétaient en boucle toutes ces ignominies occidentales auprès des populations noires.
L’objectif de tout Etat digne de ce nom n’est-il pas de rechercher à porter toujours plus haut le niveau de vie de toutes ses populations sans exception ? Dans ce cas, serait-ce donc un crime si un chef d’Etat africain se fixe comme objectif de mettre en place les fondements d’une société juste et équitable ? Est-ce un crime si un chef d’Etat africain souhaite supprimer un système socio-économique dual hérité de la période coloniale et dominé par une minorité blanche ? Est-ce un crime si un chef d’Etat africain recherche l’amélioration du bien-être collectif de son peuple sans laisser personne au bord de la route ?
Bien sur, pour les occidentaux, tous ces questionnements sont absurdes dans le cadre d’une société africaine noire puisque par nature, nous sommes inaptes à tout progrès et surtout incapables d’accéder au bonheur par nous-mêmes. Dans le contexte du Zimbabwe, ils sont balayés du revers de la main et la réalité tronquée par les dirigeants et médias occidentaux qui ne reculent devant rien pour chercher à préserver les acquis et les privilèges de la minorité blanche du pays. Car pour les occidentaux : « quelque soit l’endroit où il se trouve, le niveau de vie de l’homme blanc doit toujours demeurer supérieur à celui de l’homme noir ».
Alors au nom de quelle autorité et de quelle légitimité le président zimbabwéen Robert Mugabe ose-t-il défier cette loi de la nature leucoderme ?
Cette défiance courroucent les occidentaux, le président Robert Mugabe a commis une infamie, c’est un véritable affront ! Pour eux, le peuple zimbabwéen a pourtant déjà tout obtenu. D’indigènes au statut d’hommes libres, les zimbabwéens devraient se contenter de ce nouveau statut, au lieu d’en demander plus, c’est-à-dire une amélioration de leurs conditions de vie quotidienne où tout simplement le droit à une vie meilleure. L’avertissement de la minorité blanche et de leurs alliés au peuple noir est cinglante et sans équivoque :
Restez à votre place, ne touchez pas aux acquis de la minorité blanche ! C’est elle qui fait fonctionner le pays et c’est elle qui vous fait vivre. Sans elle, vous « crevez »...
Le président Mugabe devrait-il accepter ce chantage, au risque de reléguer à vie la population noire au statut d’indigènes et d’esclaves de la minorité blanche ? A mon avis, non. Et le cas de son voisin sud-africain est un cas d’école, où « Nelson Mandela » après avoir cédé au chantage des blancs et consolider leurs privilèges, assiste aujourd’hui impuissant à un déferlement de violence et de haine des populations sud-africaines noires, toujours aussi pauvres, à l’égard de leurs frères étrangers venus des pays voisins, conséquence logique d’une situation programmée et scellée plutôt par lui lors de l’accession du pays à l’indépendance. Le président Robert Mugabe a donc non seulement le droit mais aussi le devoir de ne pas répéter les mêmes erreurs et d’assurer une vie digne et épanouissante à toutes ses populations.
0 Kommentare:
Kommentar veröffentlichen