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DOSSIER: L’Esclavage des Noirs en Terre D'ISLAM - Autopsie d´un Génocide sans précédent?* 7/7

DOSSIER: L’Esclavage des Noirs en Terre D'ISLAM - Autopsie d´un Génocide sans précédent?* 7/7


7. Conclusion

par Kham Piankhy

Malgré tous ces faits historiques relatés pas diverses sources d'historiens, nous trouvons encore des manipulations honteuses qui continuent à falsifier l'Histoire pour inventer à l'islam, un rôle primordial dans la lutte contre l'esclavage et la lutte contre racisme. Cette falsification va engendrer à son tour un négationnisme historique mais surtout une arrogance incroyable vis-à-vis de l'histoire des Noirs.

Voici un exemple de falsification manifeste fondée sur une lecture dogmatique de l'Histoire. Ces passages sont issus du site muslimfr.com sur lequel un imam répond à des questions sur l'esclavage

Citation :

« L'esclavage en Islam n'était toléré en Islam qu'en tant que système de protection pour les prisonniers de guerre : En effet, face aux captifs après les batailles, il y avait trois attitudes possibles qui s'offraient au chef des musulmans :

- Tuer tous les prisonniers.
- Les libérer.
- En faire des esclaves.

Parmi ces trois options, l'Islam a, tout à fait logiquement, par rapport à ce qui se faisait dans le contexte à l'époque, choisi la dernière. Les libérer complètement aurait été assimilé à une garantie d'impunité pour les ennemis des musulmans. En d'autres mots, l'esclavage en Islam était considérée comme une mesure exceptionnelle. »

Citation :

„Mais ce qu'il est important également de souligner, c'est que la conception de l'esclavage en Islam était fondamentalement différente de ce qui se faisait alors dans le monde, mais aussi de ce qui se fera encore pendant des siècles et des siècles. [...] Face à cela, on trouve dans la civilisation musulmane une particularité remarquable: quand on étudie l'histoire de l'Islam, on trouve en effet un grand nombre de savants (comme Nâfi', l'un des narrateurs de Hadiths les plus connus et considéré comme étant l'un des plus fiables) et même des gouverneurs musulmans qui étaient des anciens esclaves. Ce qui montre bien le degré d'érudition qu'ils avaient atteint avant même d'avoir retrouvé la liberté“.

Voilà un mélange de semi-vérités décontextualisées puis réinterprétées. Si les consignes d'affranchissement sont effectivement prescrites, il est tout simplement honteux d'évoquer leur application effective dans les pays musulmans au regard de l'Histoire. Il y a là une volonté, non pas de rappeler la théorie en tant que telle mais bel et bien de tenter de faire croire que réalité et théorie sont interchangeables. Les exemples de quelques anciens esclaves ayant réussi à grimper en hiérarchie ne sont que des exceptions. La règle était tout autre, surtout quand ils étaient noirs. Mais le meilleur arrive.

Citation :

"Ajoutons à cela qu'à l'époque, l'esclavage était aussi un moyen pour permettre à des non musulmans prisonniers de guerre de vivre parmi les musulmans, et de leur permettre de mieux connaître l'Islam. L'histoire nous montre que beaucoup d'esclaves se sont convertis de cette façon.

Tout ceci montre bien que l'Islam a apporté des changements positifs et radicaux par rapport au statut des esclaves. Il est cependant nécessaire de souligner que des traités et accords internationaux ont été conclu depuis pour mettre un terme à la pratique de l'esclavage, lesquels accords et traités ont été ratifiés également par les chefs d'état musulmans. (D'après le texte coranique, il apparaît clairement que le choix de garder les prisonniers de guerre comme esclaves dépend de l'avis du Amîr (chef) des musulmans...) Il ne faut pas oublier enfin que l'esclavage n'a jamais été un devoir et une pratique ordonnée en Islam."

Ça dépasse l'entendement. Mais le plus grave est que ce discours est écouté, ingurgité puis ensuite revendiqué par des naïfs qui croient y sincèrement, persuadés que cela correspond à la réalité.

Lors d'un colloque parrainé par l'Unesco qui se tenait au Maroc en mai 2007, les principales nations musulmanes impliquées dans la traite des nègres se reconnaissaient parfaitement dans les termes employés dans son préliminaire :

« La spécificité du contexte historique, socioculturel et religieux du monde arabo-musulman a favorisé l'ouverture d'espaces qui ont permis aux esclaves issus de la traite négrière d'affirmer leurs compétences dans certains domaines de la vie sociale et de laisser leur empreinte sur les cultures de ces sociétés. Un certain syncrétisme culturel, religieux et artistique a également eu lieu dans cette partie du monde, donnant naissance à des expressions encore très vivantes aujourd'hui »[1]

La messe est dite : l'esclavage a permis à des Africains d'enrichir les culture arabe, berbère et turque. En fait, nous retrouvons pour cette question, l'émergence du même alibi du métissage : cette vieille escroquerie intellectuelle consistant à utiliser le métissage comme une valeur positive pour atténuer le caractère inhumain de la traite et de l'esclavage. Les esclaves ont, quant à eux, pu exprimer leur talent dans la vie sociale des principaux pays de destination de bois d'ébène. Alléluia ! C'est sans doute pour cette raison qu'ils ont été mis en esclavage. Sauf que le métissage n'est pas une valeur et, à moins d'être mentalement dérangé, on ne saurait y voir une justification ou un élément atténuant un crime si odieux. Une femme violée par un homme demeure une femme violée. Si des gens mentalement détraqués cherchent à en tirer une conclusion positive sous prétexte que le violeur et la violée n'ont pas la même couleur et ont donné naissance à un enfant métis, là, il n'y a plus rien à faire ni à dire. Tout le discours sur le métissage n'est en fait qu'une énorme entreprise d'apaisement de conscience universellement utilisé en Europe, aux Amérique et, dans une moindre mesure, dans les pays arabes et musulmans. Heureusement, les chercheurs du colloque marocains, eux, ne se sont pas tous pliés au discours officiel et ont émis des réservés quant à l'intitulé du texte préliminaire.

Quelles furent les circonstances de la fin de l'esclavage dans les pays arabes et musulmans ? Tout n'est pas aussi clair qu'il n'y parait. Le premier « abolitionniste » fut le bey de Tunis qui, en 1846, libéra tous les esclaves. Il justifia son acte en affirmant que, si l'esclavage était légal, il n'en demeurait pas moins inacceptable sur le plan moral. Précisant ces arguments, il dénonça l'abus des situations de servitude dans « lesquelles étaient tombées les races noires ». Le bey de Tunis commença par fermer tous les marchés aux esclaves de sa régence - dont le fameux marché de Souk al Barka construit pour la revente des Nègres vers 1630. Il interdit la traite en 1842 puis promulgua l'interdiction de l'esclavage. Tout ceci fut réalisé en quelques années et dans un contexte politique très tendu : le pouvoir central ottoman faisait pression et les visées colonialistes de la France sur l'Algérie ne laissaient rien présager de bon pour sa Régence.

Le bey ne pouvait faire autrement qu'abolir l'esclavage car il souhaitait obtenir ainsi le soutien de l'Angleterre qui l'enjoignait à faire ce geste. Ce lobbying était le fait de Sir Thomas Reade. Mais dans les faits, il n'a servi qu'à modérer la traite comme l'esclavage qui continuait illégalement. Pour preuve, ce n'est qu'en 1887, soit 41 ans après la libération des esclaves, que le bey suivant finit par affranchir les esclaves sexuelles - dont la majorité était des Noires - de son immense harem.

Au même moment, au Maroc, les incessantes pressions diplomatiques des Européens restèrent longtemps sans réponse : « Lorsque le consul général de Grande-Bretagne au Maroc demanda au sultan de faire disparaître la traite sur son territoire, il fut tout bonnement éconduit. Le sultan précisa que "l'asservissement comme le commerce des esclaves" étaient approuvés par le Coran, lequel "ne pouvait être modifié en aucune façon" »[2]. Cette pensée était la pensée dominante dans les pays musulmans sinon l'esclavage aurait subi le même rejet que la consommation d'alcool ou de porc. En refusant de prendre une position ferme et sans ambiguïté, le Coran a en réalité fait le jeu des esclavagistes. Ce qui permettait à Murray Gordon de dire que les « Arabes ont toujours considéré les Noirs comme leurs serviteurs tout désignés »[3]


Kahm Piankhy, août 2008

Source : www.Piankhy.com

Notes:

[1] Cité par M. Chebel p. 244

[2] Malyn Newitt « the comoro Islands in Indian Ocean Trade before the 19th century », commenté par M. Gordon, p. 164

[3] Murray Gordon « L'esclavage dans le monde arabe », p. 107


* Partie 1 - L'esclavage des Noirs en terre d'islam
* Partie 2 - Le racisme antinoir ordinaire
* Partie 3 - A l'assaut de l'Afrique
* Partie 4 - La traite des Blancs en Europe
* Partie 5 - L'esclavage sexuel
* Partie 6 - Esclaves militaires, chasses aux nègres et razzias
* Partie 7 - Conclusion