Reduire la religion ou la spiritualité (phénomène culturel et humain chez tous les peuples) aux concepts religieux sémito-européens (cf. les trois religions dites révélées : Judaisme, Christianisme et L´Islam) avec tous leurs ingrédients racistes est une Insulte à toutes les cultures et aux concepts religieux ou spirituels différents (cf. Bouddhisme, Amonisme, etc.)
Très confus, Pougala crachant sur l´Occident tout en admirant par ailleurs sa soi-disant rationalité, demande aux Africains de se « convertir » au Confucianisme au motif que la pensée africaine n´existerait pas.
Multipliant les amalgames et les niaiseries, notre géopoliticien sans pensée, dans une de ses fameuses vidéos banalisant la bêtise, se livre à une apologie de la Renaissance et des Lumières européennes. A se demander s’il a réellement lu les penseurs des Lumières, pour beaucoup familiers de la pensée raciste et attachés au Christianisme ( un des éléments constitutifs de la culture occidentale), ennemis irréductibles du Judaïsme et de L’Islam. Dois-je rappeler aussi que, a -y -voir de près, le Renaissance européenne a été en grande partie une Re-Invention de l´Europe ? (Bernal, 1987 ; Trouillot, 1999)
Postuler des méfaits des religions dites révélées en Afrique, de la nocivité ontologique de la religion pour l’homme ou de son caractère d’escroquerie pour condamner toutes les religions, est une réflexion de bas niveau, un niveau que revendique à l’évidence Pougala.
Doit-on souligner ce truisme: l´homme est de nature et par essence « croyant », ce qui, tout au long de son histoire, lui a permis d’espérer, de retrouver une confiance perdue, de se projeter vers un avenir (incertain) ?
En Philosophie, nous dirions que le monde est l´idée que nous nous faisons de lui. Nous déduisons de ce Constructivisme notre Réalité qui n´a parfois rien à voir avec la réalité réelle. Mes amis physiciens (physique quantique) ne pourront nous démentir sur ce point. La science en soi ne peut être béatement opposée à la religion ou spiritualité (la définition qu´on n´a de celle-ci est aussi fondamentale pour sa bonne compréhension).
Amalgamer à l’aide de copiés-collés, comme le fait ce monsieur, religion et livres soi-disant révélés, déduire que Dieu n’existe pas pour les Africains est livrer ces derniers aux vendeurs de religions venu d’ailleurs. Adopter ce point de vue serait faire preuve d’inconséquence, en clair : tenter de guérir la grippe par l’inoculation du virus du SIDA.
Il en résulterait inévitablement que les Africains, frustrés car n’ayant pas d’alternative endogène, condamnés par les discours pseudo-scientifiques de populistes et aventuriers comme Pougala, n’auraient d’autre choix que de se tourner vers l’ersatz, convaincus qu’ils seraient, que leurs ancêtres n’ont pas emprunté le chemin de la quête intellectuelle, spirituelle et philosophique.
La critique marxiste de la religion a été et reste superficielle, puisqu´elle ignore la complexité du problème et la nature de l´homme. Le savant DIOP a bien pointé cette faille dans sa fameuse « thèse sur la religion » ( 'Alerte Sous les Tropiques' pp. 121-122 )
L’exemple de la perte de la foi du monde occidental, notamment en Europe (désertification des lieux de cultes etc.) pris par Pougala pour étayer son raisonnement déficient, est plus que discutable. La réalité est bien plus complexe et subtile. Il ignore certainement la distinction subtile existant entre christianisme institutionnel (dogmes religieux) et christianisme culturel, source en partie de l’éthique, des mythes, de l’identité culturelle, de la littérature, des célébrations institutionnelles (comme les fêtes de Noël ou Pâques, etc.). Ce christianisme n’est autre qu´un des fondements de la colonne vertébrale de l’Occident. Les mouvements anti-institutions les plus virulents, nous citerons en exemple les féministes radicales, ne remettent pas en cause le christianisme culturel. Outre qu’ils s’alièneraient le citoyen lambda, le système économique (réelle religion institutionnelle), les réduirait au silence. En un mot comme en cent, l’enjeu culturel va bien au-delà de bavardages de poseur qu’affectionne Pougala…
Quant à l’argument sur le sécularisme occidental ou ce que d’autres nomment laïcité, il est un fantasme de notre piètre analyste. Ainsi l’Union Européenne se décrit comme une entité “s’inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe“ (Traité de Lisbonne), dans laquelle les relations entre Etats-membres et le Vatican sont étroites, où les fêtes sont majoritairement chrétiennes, ainsi que le calendrier officiel (auquel M. Pougala se réfère d´ailleurs), etc.
1 Kommentare:
Excellent exposé! Merci!
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