2 avril 2008 (Nouvelle Solidarité) – Les anglais n’ont pas pardonné à Mugabe d’avoir claqué la porte au Commonwealth en 2003 et se vengent aujourd’hui en exploitant à leur avantage la confusion postélectorale.
Grand donneur de leçon de démocratie, Gordon Brown, premier ministre britannique, a pris la tête de l’opération. Il a fait une déclaration reprise dans le South Africa’s Mail et dans le Guardian sur le « retard de l’annonce des résultats », demandant que ces derniers « soient rendus publics au plus vite », car le monde observe ces évènements de près, « et ce que nous voulons voir est que l’ensemble du peuple zimbabwéen reçoive la garantie que les élections ont été équitables, et que l’on obtienne le résultat démocratique que le peuple du Zimbabwe a choisi ». L’Independent rapporte que Brown a eu des entretiens d’urgence pour faire pression sur le président sud africain, Thabo Mbeki, appui historique du président du Zimbabwe, Robert Mugabe, et du parti au pouvoir : le Zanu-PF (Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique). Brown a rencontré également l’ancien secrétaire des Nations Unies, Koffi Annan, qui avait essayé de servir d’intermédiaire dans la crise postélectorale du Kenya.
David Milibrand, secrétaire anglais aux Affaires étrangères, a déclaré, selon une dépêche de l’AFP, qu’il avait l’espoir qu’une fois la situation stabilisée au Zimbabwe, le pays puisse retrouver sa place au sein du Commonwealth. « J’espère vraiment, d’abord qu’un nouveau gouvernement au Zimbabwe voudra rejoindre le Commonwealth et deuxièmement que le Commonwealth lui donnera une accolade très très chaleureuse. » David Milibrand était à Paris avant-hier, pour tenter de rallier à sa croisade les ministres des Affaires étrangères de France, d’Italie, des Pays-Bas, de Slovaquie, de Slovénie et d’Espagne. Ce groupe hétéroclite se présente comme la « coalition des volontés » de l’Union européenne. Le groupe a appelé « la Commission Electorale du Zimbabwe à annoncer calmement tous les résultats électoraux et plus particulièrement ceux des élections présidentielles. Le futur du peuple zimbabwéen dépend de la crédibilité et de la transparence du processus électoral. »
Des sources au Zimbabwe rapportent que la population attend les résultats dans le calme. Pour leur part, l’opposition et la presse internationale (plus particulièrement les médias britanniques), préparent le terrain pour une crise postélectorale. Un cartel d’ONG, le Zimbabwe Election Support Network (ZESN), a déclaré vainqueur le chef de l’opposition, Morgan Tsvagirai, dans une estimation non-officielle, avec 49,4 % des voix contre 41,8 % pour le président Mugabe. Le ZESN a bénéficié du financement de la Westminster Foundation for Democracy (fondation ayant l’appui du gouvernement britannique) et de celui de l’U.S National Endowment for Democracy (NED) qui dépend du gouvernement américain et que l’on retrouve aussi à l’œuvre au Tibet.
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