BOIS-CAIMAN-1791-CLUB ist auf und Mach mit !

PREMIERE CONFERENCE DES INTELLECTUELS D'AFRIQUE ET DE LA DIASPORA - Dakar, 6 – 9 octobre 2004

PREMIERE CONFERENCE DES INTELLECTUELS D'AFRIQUE ET DE LA DIASPORA - Dakar, 6 – 9 octobre 2004

Orgasisateur: UNION AFRICAINE

Contribution du Professeur Molefi Kete ASANTE

Thème général : L’Afrique au 21e siècle, intégration et renaissance

Sous-thème : Les relations entre l’Afrique et sa Diaspora

L'Afrique et sa diaspora : idées pour une renaissance africaine

Prologue

Si vous écoutez, vous pourriez entendre au-delà de l'entrechoquement des vagues de l'île de Gorée, des voix de Zumbi au Brésil, de Yanga à Mexico, de Nat Turner aux Etats-Unis, de Namy à la Jamaique, de Louis Delgres à la Guadeloupe, de Boukman et de Mariesaint Dede Bazile à Haiti, ce sont les voix qui ont désormais été entendues dans les chambres des Chefs d'Etat et auxquelles on a donné une impulsion lors de ce rassemblement historique sous la direction de l'Union Africaine.

Je pense qu'il s'agit de nouveau du début de la réalisation de nouveaux objectifs, de nouvelles politiques, de nouvelles idées et de nouvelles politiques par les puissances collectives africaines. Je crois que nous lancerons une nouvelle ère de paix parmi les peuples africains. Je vous demande de laisser ceci être une nouvelle ère d'harmonie au cours de laquelle aucun Africain ne sera persécuté, brutalisé ou discriminé en raison de son ethnicité, de sa religion ou de sa croyance. Je vous demande de lutter avec ceux de la diaspora qui combattent contre l'oppression économique, le manque d'opportunité et d'assaut culturel de grande ampleur.

Je pense que nous commencerons à honorer nos héros et à les utiliser comme des modèles pour un futur plus agréable. A ce Congrès sont présents des intellectuels qui ont écrit des livres, élaboré des théories, examiné des méthodologies numériques, organisé des instituts, dirigé des projets de recherche, créé des curriculum et ont forgé des relations entre les peuples du monde africain. Les dirigeants de l'Union Africaine, avec une grande sagesse, nous ont demandé de nous rassembler afin de discuter entre nous des sentiers de la renaissance. Leur décision en elle-même constitue le pivot de la renaissance.

La diaspora à travers le monde

Qu'est-ce que signifie une diaspora ? Comment la comprenons-nous au regard de la possibilité d'une renaissance africaine ? Quelles sont les interfaces nécessaires entre nous et ceux qui soulageront la moitié du millénium de désespoir qui affecte tant de nos communautés, celles au sein même des nations africaines et celles dominées par les non Africains ? Comment comprenons-nous les efforts courageux des Vénézuéliens africains tel que le président Hugo Chavez Frias de défendre la liberté, d'intégrer et d'unifier les peuples indépendants. La population africaine du Vénézuéla tel que Jésus Chucho Garcia de Rio Chico (Barlovento), inspiré par les exemples du continent africain, conduisent une nouvelle renaissance dans leur pays. Cela se produit à travers toute l'Amérique centrale et du Sud.

Le terme diaspora dérive du grec et a été éminemment utilisé pour faire référence à la dispersion des Juifs de Palestine après la captivité babylonienne. Son étymologie en grec, du mot diaspeirein, suggère l'idée d'une dispersion. Elle en est venue à signifier la dispersion de tout groupe de gens en dehors de sa mère patrie. Il est donc possible de parler d'une diaspora africaine dans un contexte large, qui est un contexte continental, ou d'une diaspora au sens national, telle que la diaspora algérienne en France ou la diaspora ghanéenne en Grande Bretagne.

Ce que nous entendons par diaspora

Il y a un sens selon lequel la mère patrie africaine est une mère patrie pour l'ensemble de la race humaine. D'après les dernières études scientifiques, on peut faire remonter l'origine de l'ADN de tous les êtres humains à des femmes africaines qui ont vécu il y a quelques 250 000 années en Afrique de l'Est. Il s'agit d'une réalité biologique de tous les êtres humains. Nous savons de l'archéologie et de la paléontologie que les restes de squelette des hominidés peut être daté d'il y a 6 millions d'années au Tchad et de presque 4 millions d'années en Ethiopie. Néanmoins, dans la ligne d'évolution de l'être humain jusqu'à aujourd'hui, nous disposons de suffisamment de preuves pour suggérer que les mitachondries de l'ADN, qui se trouvent en chaque être humain, descendent de la femme africaine, de la mère africaine. Cependant, notre notion actuelle de diaspora est relativement récente, essentiellement dans les cinq cent dernières années pendant lesquelles les Africains ont été attaqués, brimés, colonisés et asservis par ceux qui vivaient en dehors du continent. Notre diaspora est vaste, comprend des millions de gens et beaucoup de nations.

Les intellectuels africains ont éminemment utilisé le terme de diaspora depuis 1950 lorsque de nombreux érudits et militants africains ont commencé à adopter le terme de diaspora comme une déclaration de solidarité aux luttes du continent africain. Bien qu'il ait existé, depuis les temps les plus reculés, un sentiment d'appartenance à l'Afrique dans les écrits d'Edward Blyden, de Martin Delany, d'Abdias do Nascimento, de Marcus Garvey et d'autres, c'est la libération du continent africain qui a apporté une nouvelle ère de fierté et de dignité. L'utilisation du terme "Ethiopie" a été prédominante dans le discours de " Memory and Return" et on avait le sentiment de ne plus être désormais des enfants sans mère loin de la maison. Notre maison se trouvait en Afrique.

En dépit de l'opposition et de la critique de la part de ceux qui avaient abandonné l'idée d'une mère patrie, notre histoire est plus riche en déclarations universelles de solidarité avec le monde africain dans les travaux d'Edward Blyden des Iles de Virginie ; de Marcus Garvey, de Léonard Barrett et de Mutabaruka de la Jamaique ; de Sheila Walker, de Wade Nobles et d'Asa Hilliard des Etats-Unis ; d'Arthur Schomberg et de Marta Vega de Puerto Rico ; de Jean Price-Mars d'Haiti ; de George Padmore, de C.L.R. James, de Kwame Ture et de Khafra Kambon de la Trinité; de Georges James, de Norman Cameron, d'Ivan Van Sertima et de Walter Rodney de la Guyane ; d'Aimé Césaire et de René Maran de la Martinique ; de George Lamming et de Kamau Brathwaite de Barbade; de Maryse Condé, d'Ama Mazama et de Simone Schwartz-Bart de la Guadeloupe ; de Nicolas Guillen de Cuba, d'Abdias do Nascimento et de Bénédita da Silva du Brésil, et ainsi de suite. Ainsi, pendant que nous reconnaissons qu'il y a des Africains aux Etats-Unis, au Canada, en Grande Bretagne, en Jamaique, au Vénézuéla et dans d'autres endroits qui remettent en cause toute connexion avec l'Afrique et crachent sur la mémoire de leurs pères et mères parce qu'on leur a dit des mensonges sur l'Afrique et qu'ils y croient, la majorité écrasante des Africains de la diaspora maintiennent une croyance en leur africanité. Ils souhaitent une Afrique qui se porte bien même s'ils ne savent pas comment réaliser leur désir. Cela constitue donc notre défi. Il est de notre devoir pour l'avenir de faire en sorte que le désir des Africains à travers le globe soit de voir se produire la renaissance.

Fortsetzung als Pdf-Dukument:





Traitement et mise en Pdf: Bois-Caiman-1791-Club

02.02.09

Source